Temps de lecture
2 min
Statut de la proposition
Publiée
Date de création
08/05/2022

Favoriser une bonne implantation et une gestion durable des haies

Pour promouvoir la plantation, la gestion et la protection des formations arborées en milieu rural

Pourquoi ?

La replantation d’arbres en milieu rural est un élément clé pour renverser la disparition des haies depuis les politiques de remembrement. Ainsi reconnue, le financement de nouveaux arbres et haies occupe une place prépondérante dans les cadres de soutien public comme par exemple dans le Plan de Développement de l’Agroforesterie ou aussi dans certains outils de la PAC (Eco-schemes, mesures du deuxième pilier). Aussi dans la plupart des financements publics internationaux le débat se concentre principalement sur le soutien des nouvelles plantations (p.ex. la Grande Muraille Verte dans le contexte de la désertification en Afrique).1 Des tels investissements sont perçus comme une bonne publicité de l’action pour l’environnement – que ce soit des moyens privés issus des politiques RSE ou des politiques publiques dédiés à la replantation.

Cependant, il est impératif de ne pas penser la replantation des arbres comme la panacée qui pourrait résoudre tous les défis environnementaux. Au contraire, les financements de plantations d’arbres montrent un faible taux de réussite. Ceci est souvent dû :

  • Au mauvais entretien pendant les premières années de vie des arbrisseaux (ce qui coûte du temps et de l’investissement) ;
  • Au manque de formation en amont des gestionnaires de ces nouvelles haies (mauvaises pratiques de récolte du bois par exemple) ;
  • Au mauvais choix d’espèces, incompatibles avec les conditions locales du projet.

Il en résulte des pertes significatives de financements qui s’élèvent jusqu’à plusieurs millions d’euros.2 En outre, les haies souffrent encore aujourd’hui d’une mauvaise image, surtout dans des contextes agricoles où celles-ci sont perçues comme un obstacle au développement économique. Une meilleure connaissance des techniques de plantation, de régénération et d’entretien des haies apparaît donc nécessaire pour une gestion optimale des futurs investissements et la préservation des haies existantes.

Par exemple, le simple principe de la régénération naturelle se base sur l’encadrement de la croissance spontanée des haies. Les haies naturelles se présentent souvent moins coûteuses que celles plantées artificiellement. Ils sont aussi plus faciles à mettre en œuvre si l’établissement part de massifs boisés existants : sans travail du sol, les souches d’arbres, des racines ainsi que des semences qui se dispersent naturellement peuvent ainsi pousser. Finalement, des essences locales, diverses et bien adaptées aux conditions environnementales apparaissent.3 De nombreuses études montrent aujourd’hui la facilité et le grand succès de la régénération naturelle.4

Aussi, un entretien adapté des haies fournit des bénéfices non négligeables, à la fois économiques et environnementaux. Le bois ou les branches feuillues récoltés pendant l’entretien sont un bien commercialisable en tant que bois de chauffage/ d’énergie, bois d’œuvre ou alors en tant que fourrage.4 Des dispositifs de certification (par exemple le Label Haie) peuvent augmenter la valeur de ces productions annexes incitant alors un meilleur entretien de structures arborées existantes.5 Seul un entretien approprié garantit l’obtention des avantages économiques souhaités et le maintien de la productivité des terres agricoles à proximité de la haie.6

Comment ?

  • Pour favoriser les bonnes pratiques agroforestières et optimiser les investissements dans le développement et la protection des haies, nous proposons de créer une « Charte nationale des bonnes pratiques agroforestières » qui serait relayée par le ministère de l’agriculture, les chambres d’agriculture, les DRAAF et les structures associatives, ceci afin de garantir un taux de réussite élevé et de démocratiser le recours aux arbres au sein de la population agricole. Une telle charte pourrait aborder les thèmes liés à l’introduction des haies (plantation, régénération naturelle) et à leur bonne gestion (exploitation pour la filière bois/énergie par exemple). Les spécificités régionales pourront apparaître, notamment afin de renseigner les essences adaptées aux conditions pédoclimatiques locales.7

Sources

(1)

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