Temps de lecture
2 min
Statut de la proposition
Publiée
Date de création
02/05/2022

Instaurer un label qui valorise les pratiques agroécologiques et biologiques

Pour informer une consommation alimentaire durable

Pourquoi ?

Le recensement agricole de 2020 démontre que le système agro-alimentaire français ne cesse de promouvoir une production agricole intensive. Les installations agricoles ont diminué de 20% depuis 2010 pendant que les surfaces moyennes des exploitations se sont agrandies de 25% dans la même période.1 Ceci va de pair avec une domination de productions en grandes cultures ainsi qu’un vieillissement des agriculteurs.trices. La situation nécessite alors un renversement profond du système agro-alimentaire en développant des pratiques durables, respectueuses envers la nature et les humains.

L’agroécologie offre « une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes ».2 Cette approche nécessite de profonds changements dans la façon de concevoir les systèmes de production et de consommation. L’agroécologie place ainsi la biodiversité et le bien-être animal au cœur de ses pratiques et repose sur un modèle de production extensif cherchant à s’affranchir des intrants chimiques azotés grâce à la complémentarité des cultures animales et végétales.

Une étude comparative menée par l’Iddri entre le Planet-score et l’Éco-score3 et confrontant les résultats de l’ACV, du Planet-score et de l’Éco-score, avec des scénarios de transition agricole, montre que selon l’indicateur retenu, le scénario de transition implicitement soutenu était différent. L’Éco-score et le Planet score ont en effet pour objectif de compléter l’ACV Agri-Balyse de l’ADEME à l’aide d’indicateurs, afin de permettre une comparaison des produits au sein d’une même catégorie (ex : boite d’œuf, biscuits au chocolat etc.). Ces labels se différencient par leur méthode de calcul, les indicateurs choisis et leur pondération. Il en ressort que selon le label étudié, et donc selon la méthodologie, la note finale obtenue pour un même produit peut particulièrement varier et parvenir à plus ou moins adapter sa notation au mode de production (intensive, biologique, agro-écologique etc.).

La mise en place d’un affichage environnemental sur les produits alimentaires ayant pour objectif d’influencer de façon significative les pratiques de consommation et de production agro-alimentaires, le choix de méthodologie pour le futur label officiel est donc un enjeu politique majeur car il déterminera le modèle de transition agricole indirectement soutenu par le gouvernement.

Comment ?

  • Veiller à ce que le futur label officiel soit ambitieux et permette une différenciation visuelle intra-catégorie précise et complète.
  • Le futur label officiel doit valoriser au mieux les produits issus d’une production agro-écologique. Il est indispensable que certains critères d’évaluation tels que la taille de l’exploitation ou l’élevage bovin ne soient pas notés et pénalisés de façon identique pour une production agroécologique où ils sont source de services écosystémiques que pour une production intensive. Il doit par ailleurs chercher à valoriser du mieux possible, malgré les difficultés méthodologiques que cela soulève, les services environnementaux et sociétaux rendus par ce mode de production notamment en termes de biodiversité (stockage de carbone, santé des milieux…), d’absence d’utilisation d’intrants chimiques azotés (écotoxicité et émissions) et de bien-être animal.
  • S’assurer de la contribution des acteurs de la société civile (grande distribution et consommateur.ices) au processus de construction du futur label, par exemple en s’appuyant sur des dispositifs de participation citoyenne et en communiquant sur ses enjeux méthodologiques et politiques.

Sources

(1)

Vous pouvez swiper sur la droite pour voir la proposition suivante.