Temps de lecture
2 min
Statut de la proposition
Publiée
Date de création
14/03/2021

Instaurer une gestion circulaire des bio-déchets urbains

Valoriser les bio-déchets urbains et soutenir l’agriculture locale

Pourquoi ?

Les conséquences de la crise du Covid-19 sur les chaînes de valeur ont mis en lumière la nécessité de favoriser les circuits courts, leviers concrets pour des villes plus résilientes. D’une part, une quantité importante de bio-déchets émane des villes. Les ménages français en produisent près de 18 millions de tonnes par an et en trient moins de la moitif1. En période de confinement, la quantité de bio-déchets d’ordre domestique a augmenté, les ménages se retrouvant avec davantage de déchets compostables. D’autre part, l’agriculture urbaine et périurbaine représente l’un des principaux axes de développement d’une plus grande autonomie alimentaire des villes.

Ce double constat met en évidence tout le potentiel que présente la synergie entre bio-déchets urbains et besoins agricoles locaux. L’enjeu est donc de valoriser cette ressource à travers des circuits courts tout en soutenant les agriculteurs locaux. En parallèle, un système circulaire de bons de paiement incitera les populations urbaines les plus vulnérables à trier leurs bio-déchets et leur permettra d’accéder à une offre de fruits et légumes frais, sains et locaux. La réglementation européenne1 rend obligatoire la gestion séparée des bio-déchets d’ici fin 2023, offrant ainsi une fenêtre d’action intéressante à cette proposition.

Comment ?

  • Mettre en place à l’échelle des intercommunalités des circuits de valorisation des bio-déchets. Les particuliers pourront se rendre dans des points de collecte afin de les déposer . En échange, ils recevront des bons destinés à l’achat de fruits et légumes locaux produits par les agriculteurs bénéficiant du compost ainsi fabriqué.

  • Conditionner l’obtention de bons à la qualité des bio-déchets fournis. Les individus pourront être sensibilisés en amont et contrôlés à la collecte.

  • Confier la gestion de ces infrastructures de collecte à des sociétés d’économie mixte (SEM), dont le capital est détenu majoritairement par une ou plusieurs entités publiques. Favorisant la cohérence avec l’action publique, ce type de société permet à la collectivité d’imposer un cahier des charges strict tout en allégeant ses coûts. Ces sociétés seront chargées de valoriser les bio-déchets en compost. Ce dernier pourra être revendu aux agriculteurs locaux dans le but de leur assurer un approvisionnement fixe. C’est ce processus d’achat et de revente direct qui permettra de garantir aux SEM un fonctionnement économiquement viable. 

  • Proposer des points de vente attenants aux lieux de collecte. En plus de leurs réseaux de distribution habituels, les agriculteurs pourront vendre certains de leurs produits directement aux particuliers. Ce système offrira aux agriculteurs un prix de vente décent et viable. De plus, il permettra aux populations urbaines les plus vulnérables d’accéder à des produits sains et habituellement coûteux à travers un système de paiement mixte (bons et/ou euros).

Sources

(1) ADEME (2018). Le Fonds Économie Circulaire.
URL:https://www.ademe.fr/expertises/dechets/passer-a-laction/fonds-economie-circulaire

Les auteur.e.s

Emma DAHAN
Emma est élève en double master "Politique et Gestion de l'Environnement" à Sciences Po Paris et AgroParisTech.
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