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2 min
Statut de la proposition
Publiée
Date de création
14/03/2021

Redynamiser et améliorer la gestion des écosystèmes d’eau douce

Pour permettre la consolidation d’écosystèmes essentiels à la régulation climatique des cours d’eau et des zones humides

Pourquoi ?

Pour mieux faire face aux inondations et sécheresses, le réseau hydrographique français doit retrouver son équilibre et son dynamisme perdu. La multiplication des risques climatiques résulte d’un dérèglement des différents écosystèmes et d’une fragilisation de la biodiversité. D’après l’Observatoire National de la Biodiversité (ONB), plus de 70% des eaux de surface sur le territoire étaient en mauvais état en 2018, et plus de deux tiers des habitats naturels sont devenus inadaptés aux espèces qu’ils abritent1.

La restauration des milieux aquatiques et humides2 et la réduction de l’artificialisation des berges3 permettent une évolution plus libre des cours d’eau et une réhabilitation des espèces endémiques essentielles au bien-être de ces écosystèmes. L’ensemble de ces processus régulent naturellement l’érosion des sols en permettant leur régénération4Ces changements éviteraient de nombreux coûts humains et matériels, la France étant le 10ème pays le plus touché au monde en termes de dégâts liés aux évènements climatiques (les coûts s’élèvent à 44 milliards d’euros entre 1998 et 20175). En repensant les procédés de gestion pour s’inspirer directement du génie végétal, la France pourrait optimiser l’état de ses points d’eau de surface, tout en minimisant son action et les coûts réels.

Comment ?

Les mesures doivent être flexibles face au changement climatique, et à des échelles de gouvernance variées. Elles soulèvent des questions de gouvernance, de développement économique, d’énergie, mais aussi d’urbanisme.

  • Favoriser une approche écosystémique (« Ecosystem Based Management »6) pour la gestion des écosystèmes d’eau douce. Elle intègre toutes les parties prenantes et leurs intérêts, des scientifiques experts aux collectivités locales.

  • Renaturaliser l’aménagement des cours d’eau et des berges artificielles. L’utilisation des techniques de génie végétal permettra de réaménager les berges artificielles afin qu’elles soient plus adaptées aux usages fluviaux modernes et plus respectueuses des écosystèmes. L’enrochement et les pentes douces artificielles devront ainsi faire place à des techniques d’assistance à la régénération (fascines d’hélophytes, matelas gabions, mesures ciblées contre les ragondinspour éviter l’érosion)7.

  • Créer des bassins de rétention. La reconversion de canaux fermés à la navigation en bassin de rétention, couplée à unereforestation des zones humides permettrait de solidifier les berges et de désengorger les cours d’eau en cas de crue8. Pour réaliser ces travaux, une main-d’oeuvre diverse pourrait être engagée, composée de volontaires, de travailleurs dans le cadre de programmes éducatifs et d’intérêts généraux. La réduction de l’érosion et des autres risques naturels limiterait les frais d’entretien des berges et des zones humides. Les économies ainsi réalisées à moyen et long terme pourront être alloués à la régénération des écosystèmes9.

  • Relier les aires protégées qui sont aujourd’hui trop fragmentées. Pour favoriser une meilleure résilience de la biodiversité10, il est nécessaire d’encourager la création de réseaux entre les écosystèmes alpins, marins, côtiers, d’eau douce et de zones humides. Ils permettront aux espèces d’interagir, de circuler et de s’adapter en vue du changement climatique.

Sources

(1) Observatoire National de la Biodiversité (2018). “Les Chiffres de la Biodiversité”.
URL:https://www.observatoire-biodiversite-hdf.fr/observatoire/actus/les-chiffres-cles-de-la-biodiversite-edition-2018

(2) Commissariat Général au Développement Durable (2012). Résultats de l’enquête nationale à dire d’experts sur les zones humides, n°70.
URL:https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2018-10/ed70-zone-humides.pdf

(3) Voies Navigables de France (2006). “Certification ISO 14001 protection et restauration des berges”
URL:http://www.nordest.vnf.fr/IMG/pdf/DossierPresse-Bief41-2et3juin06_cle66861f.pdf

(4) UICN (2015). Panorama des services écologiques fournis par les milieux naturels en France, Les écosystèmes d’eau douce, Vol 2.5.
URL:https://uicn.fr/p-content/uploads/2015/04/Panorama-ecosystemes_eaux_douces-m7.pdf

(5) Dupin, L (2018). “En 20 ans le coût des catastrophes naturelles a cru de 1600 milliards de dollars… et la France est
très impactée”.
URL:https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/en-20-ans-le-cout-des-catastrophes-naturelles-a-cru-de-1-600-milliards-de-dollars-et-la-france-est-tres-impactee-146468.html

(6) National Oceanic and Atmospheric Administration. What is Ecosystem-Based Management?
URL:https://ecosystems.noaa.gov/EBM101/WhatisEcosystem-BasedManagement.aspx

(7) CETMF. Aménagement des berges des voies navigables. 2009.
URL:http://webissimo.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/F_09-01_cle28dc47.pdf

(8) SAGE Croult Enghien Vieille Mer. (2012). « L’Essentiel », Etat des lieux, Séquence 1, Etat Initial.
URL:http://www.gesteau.fr/sites/default/files/gesteau/content_files/document/synthese_ei_sage_cevm.pdf

(9) SMARL, Bureau d’études SINBIO. (2011). Etude préalable pour une gestion raisonnée des étangs du bassin versant de la Largue, Propositions d’actions, CE 281/ B, page 4.
URL:http://www.epage-largue.eu/riviere-largue/wp-content/uploads/2012/02/Fiche-L-Berges.pdf

(10) Müller, Felix & Burkhard, Benjamin. (2007). An ecosystem based framework to link landscape structures, functions and services, in book: Multifunctional Land Use – Meeting Future Demands for Landscape Goods and Services, Springer. URL:https://www.researchgate.net/publication/271964202_An_ecosystem_based_framework_to_link_landscape_structures_functions_and_services

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